Ce n'est un secret pour personne. L'un des grands défis auxquels nous devons faire face consiste à trouver des ressources naturelles, renouvelables et respectueuses de l'environnement pour nourrir la population mondiale grandissante.
Comme beaucoup d'autres acteurs de la chaîne alimentaire, nous pensons que l'apport de protéines d'insectes pourrait être une alternative sérieuse et durable pour préserver nos ressources naturelles.
C'est pour encourager l'entomoculture européenne que le programme "Interreg North-West Europe*", via le consortium ValuSect a vu le jour.
ValuSect vise à améliorer la production et la transformation durable des produits à base d'insectes et à transférer les savoirs-faires aux entreprises agroalimentaires du Nord-Ouest de l'Europe.
Comment fonctionne ce projet et comment compte-t-il encourager la production d'aliments à base de farines d'insectes ? Qui peut bénéficier de cet accompagnement ? On vous apporte toutes les réponses dans l'article qui suit.
La commercialisation des farines d’insectes en tant qu'aliment reste limitée dans les pays occidentaux et doit largement être étendue. Pour dynamiser le secteur, le programme européen ValuSect prévoit de répondre à deux enjeux : allier volume de production et acceptabilité par les consommateurs.
ValuSect veut faire monter en compétence les fermes productrices de farine d'insectes du nord-ouest de l'Europe en leur transférant les connaissances pour optimiser leur production de vers de farine (Ténébrio molitor) ou de mouche soldat noire (Hermetia illucens) : les deux espèces les plus répandues en Europe.
Comment compte-t-il s'y prendre?
Les connaissances sont transférées aux entreprises sélectionnées par le biais de démonstrations pilotes et d’essais sur le terrain.
Néanmoins, pour produire plus de volume, le consortium va devoir se pencher sur l'acceptabilité des consommateurs. Même si on sait que près de 30% des Européens sont prêts à consommer des aliments à base d'insectes, il en reste encore 70% à séduire.
L'amélioration de la production d'insectes ainsi que l'attitude des consommateurs sont au cœur du projet qui aspire à considérer les insectes comme un élément crucial de l'alimentation de demain. Il est donc essentiel d'en faire la promotion auprès de la majorité encore réticente.
Le projet se concentre sur le développement d'un programme accélérateur pour les produits alimentaires à base d'insectes.
L'accompagnement se présente sous la forme de bons d’un montant allant 10 000 € à 40 000 € à échanger contre des services fournis par les partenaires du projet. Les PME du nord-ouest de l’Europe bénéficient d’un transfert de connaissances et d’un accompagnement visant à développer et dynamiser ce nouveau marché.
ValuSect a donc pour objectif de dynamiser la filière insectes en améliorant les process et la qualité de la production ainsi que la transformation. Le consortium entend agir sur deux leviers :
La législation européenne indique "qu'un nouvel aliment (Novel Food) est défini comme un aliment qui n'a pas été consommé de manière significative par les humains en UE avant le 15 mai 1997, date à laquelle le premier règlement sur les nouveaux aliments est entré en vigueur".
Cette législation concerne des aliments aussi divers que les insectes, les algues, les nouvelles protéines végétales ou les aliments traditionnels provenant de pays tiers, et contribuera aux objectifs de la stratégie "Green Deal" et "Farm to Fork"
Le règlement exige :
À ce jour, trois espèces d'insectes sont autorisées par l'UE en "Novel Food" :
Le programme ValuSect prévoit un second volet dans son accompagnement : promouvoir l'élevage d'insectes en production porcine et avicole.
En novembre 2021, la Commission européenne a autorisé l'utilisation des protéines transformées d'insectes (PAP pour "Processed animal proteins") dans l'alimentation des volailles et des porcs, les entreprises qui souhaitent booster leur compétitivité sur le marché prometteur de l'élevage peuvent déposer une demande d'accompagnement et intégrer le programme.
C’est ce qu'a fait Dilepix !
Notre candidature a été sélectionnée et nous allons pouvoir bénéficier de l'expertise de l'université Thomas More dans le domaine du développement et de l'innovation alimentaire.
Thomas More, l’université des sciences appliquées est aussi le coordinateur du projet ValuSect.
En parallèle du programme, nous avons débuté conjointement des travaux de R&D pour accélérer le développement de solutions technologiques visant à améliorer les process de fabrication, améliorer le suivi et la qualité de la production du Ténébrion Meunier.
Thomas More nous accompagne à travers des recommandations et des études de faisabilité qui contribueront à concevoir des outils de suivi et de contrôle qualité.
"Nous formons un duo gagnant-gagnant puisque d'un côté, Thomas More utilise la technologie Dilepix pour mener ses expérimentations. Du côté, Dilepix nous bénéficions de l'expertise de Thomas More pour robustifier notre solution de comptage automatique des larves de Ténébrion " précise Jérémy Foisil - responsable commercial Dilepix. "Jusqu'ici notre solution de comptage s'adressait principalement aux producteurs de Black Soldier Fly, mais avec l'appui de Thomas More, nous avons accéléré sa compatibilité pour les vers de farines.
Séance d'acquisitions pour augmenter les performances des réseaux de neurones Dilepix de comptage de larves
A noter que le partage de nos compétences respectives devrait rapidement porter ses fruits avec la commercialisation d'une solution tout-en-un d'ici quelques semaines.