La pandémie mondiale du COVID-19 et les mesures liées à l’état d’urgence sanitaire ont bouleversé nos modes d’interaction, d’organisation et de production. Si ce contexte inédit a fait émerger de nouveaux rapports au sein de l’entreprise (et en dehors), l’arrêt de l’activité lié au confinement a stimulé la capacité de résilience et d’adaptation des acteurs économiques, au premier rang desquels les entreprises innovantes et les startups. Les initiatives se sont multipliées en ce sens ces dernières semaines, de la part d’acteurs publics et privés, pour répondre aux défis de la crise sanitaire.
En première ligne, certains secteurs sont désormais reconnus aux yeux du grand public et des responsables politiques comme essentiels à la bonne marche de la nation. Par son apport déterminant pour sécuriser la chaîne alimentaire, l’agriculture fait partie de ces secteurs stratégiques, au même titre que la santé, la défense, les télécommunications ou l’énergie.
La mobilisation générale du monde agricole, notamment à travers la création de plateformes de soutien aux exploitants ou de sites de recrutement spécifiques, témoigne du dynamisme de ses acteurs. Les agriculteur.rice.s, victimes d’une détérioration de leur image ces dernières années, bénéficient désormais, à juste titre, d’une exposition plus positive. Nombre d’entre eux n’hésitent pas à ouvrir les portes de leurs exploitations pour décrire leur quotidien et expliquer leurs pratiques. Il s’agit d’une évolution notable dans la prise de conscience par le grand public de la qualité de notre agriculture et de l’importance de son développement pour trouver des solutions et sortir de la crise.
Au même titre que d’autres secteurs stratégiques, l’agriculture a la particularité d’avoir une influence grandissante, à la fois au niveau local pour satisfaire aux besoins des consommateurs (ou éviter une pénurie) et à l’échelon international pour répondre à certains enjeux universels, comme la lutte contre la faim, la protection de la biodiversité ou la sécurité alimentaire.
Le recours, par les exploitants et les coopératives, aux technologies numériques ne date pas d’hier mais la démocratisation de leur usage et la démonstration de leur pertinence, notamment en temps de crise, confirment la nécessité de réfléchir à nos pratiques du point de vue de leur utilité pour le bien commun. Les technologies comme l’IA, par leur apport concret et visible en termes de gain de temps, de productivité, de respect de l’environnement et de bien-être au travail, favorisent la transition en cours vers un modèle durable, responsable et compétitif.
Au-delà de la volonté de voir un jour l’agri-loving remplacer l’agri-bashing, on peut humblement espérer que l’esprit de cohésion entrevu depuis le début de la crise continue de souffler sur l’évolution du secteur agricole, au niveau français, européen et mondial. C’est l’expression d’une unité de vues (unity of purpose), née de cette épreuve inédite, qui nous permettra d’innover sans cesse et de proposer des solutions sur-mesure répondant directement aux besoins de tous les acteurs du secteur, au bénéfice de tous.