Article mis à jour le 20/06/23.
Les startups qui se lancent dans l'élevage d'insectes ont le vent en poupe, bénéficiant d'une médiatisation grandissante et de levées de fonds records. Mais cette tendance n'est pas l'apanage des seules jeunes pousses. Coopératives, PME et agriculteurs en quête de diversification d'activité se lancent également sur ce marché porteur.
Mais pourquoi cet engouement ?
La croissance de la population mondiale et l'augmentation des besoins en protéines qui en découle poussent les industriels à trouver des solutions durables et respectueuses de l'environnement pour répondre à cette demande croissante.
Découvrez comment l'élevage d'insectes, une pratique encore émergente dans nos pays occidentaux, peut répondre aux besoins protéiques de l'agriculture tout en préservant nos ressources.
Plongez dans l'état des lieux de cette nouvelle production qui pourrait bien révolutionner nos perceptions et nos habitudes alimentaires.
D'ici trente ans, la population mondiale devrait augmenter de 2 milliards d'habitants, passant de 7,7 milliards à 9,7 milliards en 2050, selon les projections de l'ONU. Cette croissance démographique aura un impact sur nos habitudes alimentaires et de consommation.
L'agriculture est au coeur de cette problématique, la FAO estimant que la production alimentaire mondiale doit augmenter de 70% et la production de viande (porc, boeuf, volaille) doit doubler pour nourrir les habitants de la planète. L'un des défis majeurs de cette croissance démographique est l'augmentation des besoins en protéines animales.
La pression constante exercée par nos modes de production et d'élevage sur les ressources naturelles a incité les chercheurs et les acteurs économiques à explorer des sources alternatives d'approvisionnement en protéines durables pour l'alimentation humaine et animale.
Depuis plusieurs années, cette urgence a conduit à la reconnaissance de l'intérêt des protéines d'insectes, notamment celles issues de la mouche soldat noire (hermetia illucens), du ténébrion meunier (Tenebrio molitor) et plus récemment du grillon domestique.
La production de ces protéines requiert très peu de ressources en eau et en nourriture, ce qui réduit considérablement l'empreinte environnementale (émissions de gaz à effet de serre et déforestation) de ce nouveau type d'élevage.
Comme pour toute innovation majeure, des contraintes réglementaires sont imposées par les autorités afin d'assurer la sécurité alimentaire et sanitaire d'un mode de production relativement nouveau.
Depuis juillet 2017, l'Union européenne autorise l'utilisation de protéines d'insectes dans l'alimentation des poissons d'élevage (aquaculture) et des animaux domestiques.
L'élevage, la transformation et la commercialisation d'insectes comestibles sont soumis à des règles spécifiques introduites pour les "nouveaux aliments".
Ces nouvelles sources alimentaires, appelées "novel food", doivent se conformer aux règles communes appliquées à l'élevage des animaux, car elles n'ont pas été consommées dans l'Union européenne avant le 15 mai 1997.
En janvier 2021, une nouvelle étape a été franchie suite à l’avis rendu par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) , qui a donné son feu vert à la consommation d'aliments dérivés d'une espèce de coléoptère, le ténébrion meunier.
Cette même autorité a conclu que les larves de ce "ver de farine", pouvaient être consommées sans danger "soit sous forme d'insecte entier séché, soit sous forme de poudre" (farine d’insectes).
Sur la base de cet avis, la Commission Européenne à donc autorisé la mise sur le marché des vers de farine séchés et de ses produits dérivés.
Comptage des larves de mouches soldats noires
La demande croissante de protéines d'insectes se concentre particulièrement en Asie, où la réglementation est moins stricte.
Avec l'expansion de l'aquaculture, les aliments à base d'insectes offrent une alternative durable et riche en nutriments pour nourrir les poissons en évitant la surpêche des océans.
Dans un avenir proche, l'aquaculture devrait devenir le plus grand consommateur d'aliments à base d'insectes, favorisant ainsi la croissance de l'industrie des insectes comestibles.
La consommation de poisson connaît une croissance impressionnante ces dernières décennies. Ce pic de la demande favorise l'essor de l'aquaculture, qui représente aujourd'hui plus de 50 % de la production mondiale de poisson.
"La production halieutique et aquacole totale a atteint un niveau record de 214 millions de tonnes en 2020, dont 178 millions de tonnes d’animaux aquatiques et 36 millions de tonnes d’algues, un résultat que l’on doit en grande partie au développement de l’aquaculture, notamment en Asie" source FAO
Cette demande croissante de poissons d'élevage à travers le monde entraîne une augmentation des prix de la farine et de l'huile de poisson. Associée à des changements de pratiques (quotas...) cela devrait renforcer la demande de protéines alternatives pour nourrir les poissons.
En Europe et aux États-Unis, le marché n’est qu’émergent et le volume de la production actuelle de protéines d'insectes ne peut concurrencer les sources traditionnelles de protéines. Mais le potentiel de croissance est bien là ! (12% par an selon une étude récente de l’agence de conseil Mordor Intelligence ).
L'intérêt croissant des investisseurs, notamment avec les levées de fonds importantes réalisées ces dernières années, ainsi que l'émergence de nouveaux acteurs européens (majoritairement français) dans le secteur de l'entomoculture, témoigne du potentiel de ce marché en pleine expansion.
Cette tendance est soutenue par une demande croissante pour des aliments haut de gamme, riches en protéines variées, en acides gras essentiels et en fibres, qui ne pourra être satisfaite par les sources de protéines conventionnelles, notamment dans le domaine de l'aquaculture, où les ressources halieutiques diminuent, et dans l'alimentation des animaux de compagnie.
Les nouveaux acteurs qui arrivent sur le marché des protéines d'insectes sont généralement très engagés dans une démarche d’économie circulaire, car ils développent une chaîne de valeur biologique complète.
Ils récupèrent les co-produits issus de végétaux à proximité de leur site de production qui composeront l'alimentation des insectes. Les larves seront ensuite transformées en protéines et en huiles pour l’alimentation des poissons et des animaux de compagnie. La matière organique récupérée via ce processus servira de complément pour la fertilisation des sols.
Au-delà des contraintes réglementaires et de la réduction de l’empreinte environnementale de ce type d’élevage, l’industrialisation de la production d’insectes constitue un défi de taille pour les acteurs du secteur.
En France et dans le monde, la mouche soldat noire (hermetia illucens) et le ver de farine (tenebrio molitor) sont les insectes les plus utilisés dans les fermes d’insectes.
Leur production implique des modèles industriels différents, qui s'adaptent à leurs caractéristiques (durée d’élevage, taux de protéines et de bio conversion, taille des unités de production, besoins en énergie, types d’intrants).
À première vue, on pourrait croire que produire des insectes est simple (utilisation de coproduits issus de l’agroalimentaire, surface d'élevage réduite, cycle de croissance rapide, peu de besoins en eau) par rapport aux autres techniques d’élevage industriel, mais le défi principal auquel doivent faire face les entomoculteurs sera de parvenir à un niveau satisfaisant d’efficience industrielle.
En effet, industrialiser la production des fermes d’insectes revêt une importance capitale pour permettre à la filière de gagner en productivité et en compétitivité.
Produire le volume suffisant pour devenir compétitif et concurrencer les sources de protéines traditionnelles (soja, poisson) sera la clé pour permettre à la filière de se professionnaliser et de s'imposer sur le marché.
Comptage des larves de mouches soldats noires
L'élevage d'insectes à un niveau industriel impose de veiller à différents points de la chaîne de production et automatiser certaines actions permet de gagner en efficacité et en productivité.
L'une des réponses à ce besoin d'automatisation et de surveillance ultra précis est le recours à des technologies nouvelles comme l'intelligence artificielle et l'analyse d'image.
L’IA et la vision par ordinateur ont prouvé leur efficacité sur les points suivants :
Actuellement, peu d'entreprises sont en capacité d'apporter des solutions suffisamment poussées pour permettre aux éleveurs d'insectes d'assurer une production industrielle optimale.
La startup Dilepix, fait partie de ces rares entreprises à développer elle-même ses propres réseaux de neurones. Plus robustes et parfaitement adaptés aux conditions difficiles des élevages et des usines, les algorithmes de Dilepix, combinés à la vision par caméra apportent une précision remarquable :
La solution proposée par Dilepix s'ajuste aisément aux processus de production des élevages d'insectes. Elle est accessible depuis le Cloud et peut également être installée physiquement sur les chaînes de production pour mener des actions robotiques..
De plus, les résultats d'analyse peuvent être restitués soit sur la plateforme web Dilepix, soit directement intégrés dans un système d'information SCADA, offrant ainsi une flexibilité optimale pour répondre aux besoins de chaque entreprise.
Ces technologies, développées depuis plus de 15 ans en collaboration avec de grands groupes industriels et éprouvées dans des conditions réelles, sont reconnues pour leur robustesse et leur adaptabilité aux contraintes des bâtiments et des usines agricoles.
L'élevage industriel d'insectes et l'utilisation de leur production dans une économie circulaire constituent des innovations de rupture prometteuses pour les prochaines années. Avec une utilisation raisonnée des ressources naturelles, ce modèle agricole durable tient compte des besoins de tous les acteurs de la filière et de l'avenir de notre planète.
Dilepix est résolument engagé dans cette voie, depuis sa création en 2018. L'innovation au service du développement durable du monde agricole et industriel est le cœur même de l'ADN de cette startup agtech rennaise.
Comptage des larves de mouches soldats noires
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