En février dernier, Dilepix a participé au West Data Festival de Laval (dont le replay se trouve ICI). Cet événement rassemble les professionnels de l'IA et de la data qui développent des solutions qui révolutionnent les secteurs de la santé, de l'industrie et de l'agriculture.
Lors de la conférence, "Data et IA en agriculture", Jérémy Foisil a présenté l'approche de Dilepix en matière de monitoring des porcs.
Il a notamment expliqué pourquoi Dilepix, grâce à ses compétences en analyse d'image et tracking vidéo s'est concentré sur la mesure de l'activité porcine.
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Retour sur les points clés marquants de notre intervention : 1. Pourquoi Dilepix a choisi de se concentrer sur l'activité porcine ? 2. Pallier les difficultés d'identification des animaux 3. Nouveaux modèles de prédiction et mesure de l'activité des porcs |
Avant tout, il est important de souligner que nous travaillons en partenariat avec les instituts de recherche l'INRAE et l’IFIP sur des technologies qui nous permettent de suivre l’activité des animaux. Nous accordons une grande importance à la validité scientifique de nos solutions.
Jérémy Foisil : "Tout simplement parce qu’aujourd’hui il n’y a quasiment pas d’IoT (Internet of Things = objets connectés) comme les accéléromètres. La raison principale est liée au fait que le cycle de l’animal est plus court.
Même si des solutions existaient, vous seriez confronté à un problème d'adaptabilité. En effet, si vous tentez d'équiper des porcs de boucles avec des appareils de type accéléromètre, vous risquez fort d'avoir des mauvaises surprises, car une bonne partie de ces appareils sera dégradée ou enlevée.
Pour répondre au manque d'outils robustes existants, Dilepix, issu du laboratoire INRIA et avec ses équipes spécialisées en contrôle robotique, utilise une technologie qui permet de réaliser des opérations de tracking avancé des animaux.
"Être capable de tracker les animaux, c'est avoir la capacité de produire de la donnée individualisée. Et ça, c'est un vrai changement !"
Pour ce type de production habituée au suivi au lot, il est désormais possible d'assurer un suivi individuel.
Jérémy Foisil : "Sur le porc, il est difficile d’identifier les animaux même avec des algorithmes de vision par ordinateur, car ils se ressemblent énormément, et ce tout au long de leur cycle de croissance. Contrairement à des vaches laitières comme les Prim'Holstein qui ont des robes distinctives et dont la reconnaissance individuelle peut se faire avec des méthodes de deep learning.
Pour maximiser les chances d'obtenir de bons résultats, nous travaillons sur l'association de plusieurs technologies : vision par ordinateur et identification RFID (Radio Frequency Identification = radio-identification par boucle) des animaux.
Ces boucles RFID sans accéléromètre sont plus petites et mieux tolérées par les animaux.
Ces projets font d'ailleurs l'objet de travaux de recherche et développement avec l’IFIP et l’INRAE".
Jérémy Foisil : "A chaque passage au DAC (Distributeur d'Aliment Concentré) ou à l’abreuvoir, la boucle d’identification RFID va indiquer le numéro de l'animal concerné (Par exemple : "cochon numéro 21").
Ensuite notre technologie va le tracker dans l’espace grâce à un point de vue qui limite les pertes de tracking. Et même si le tracking est perdu, celui-ci est réactualisé à chaque passage au DAC ou à l'abreuvoir plusieurs fois par jour.
Une fois intégrée dans des outils industriels (type système DAC et abreuvoir), cette combinaison de technologies permettra une mesure à l'échelle individuelle avec identification et donc un raisonnement de l'itinéraire technique à l'individu".
Jérémy Foisil : "Si on fait le lien avec les bovins, équiper les vaches d’accéléromètre a permis de construire des modèles capables de prédire des vêlages, des chaleurs et de nombreuses autres situations.
Cette démarche, appliquée à la production porcine grâce à la mesure précise de l'activité des porcs, ouvre le champ des possibles en termes d'applications".
Jérémy Foisil : "L'INRAE nous a missionnés pour mesurer l'activité individuelle des truies gestantes et les aider ainsi à moduler la ration individuelle.
L'objectif est d'adapter l’alimentation à chaque animal en fonction de son besoin énergétique et d'obtenir entre autres des gains de prolificité.
Avec l’IFIP, nous mesurons l’interaction entre les animaux afin d'obtenir des indicateurs objectifs du bien-être des animaux et d'en mesurer l'impact sur la santé animale.
C'est également le cas de la détection de la caudophagie que nous travaillons avec le laboratoire Boehringer Ingelheim afin de fournir des outils performants pour la compréhension et la prévention de ce phénomène. Un sujet qui touche essentiellement les pays nordiques, mais qui sera très important en cas d'évolution de la réglementation".
▶️ Extrait de l'intervention de Jérémy sur la mesure de l'activité des porcs au West Data Festival 2022